Nuageuse rêverie

Mon entourage a beau me dire de garder la tête sur les épaules, moi je préfère assurément l’avoir dans les nuages.

 

Où que je sois, je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil dans le ciel. Ce n’est pas que je sois férue de météo ou que je cherche désespérément à savoir comment m’habiller selon le temps qu’il fait ou fera. Dois-je prendre mon parapluie ? est-ce que si je mets mon petit haut noir à manches longues je ne vais pas avoir trop chaud ? … Non pas du tout ! Je cherche les nuages et surtout les histoires qu’ils racontent. Attention je me moque de savoir s’ils vont m’arroser ou pas, je veux pénétrer leur côté imaginaire.

Mes préférés ceux qui me laissent libre évacuant toute pensée de mon esprit, ce sont les cirrus. Ces nuages élevés m’emportent avec eux sur des filaments soyeux tels des cheveux balayés par le vent, légèrement. A les voir ces cirrus, je me sens comme une plume, aérienne, éthérée. L’espace d’un instant, je m’effiloche, je m’évapore.

Je deviens un fil long, souple, dansant dans le ciel bleu. J’erre au-delà des montagnes jusqu’au firmament des étoiles. J’imagine les enlaçant formant avec elles des guirlandes. Puis doucement avec tendresse, je redescends sur terre et tire avec précaution sur cette longueur illuminée. Je l’enroule autour de moi telle une écharpe, la glisse le long de mes bras comme des gants d‘opéra, je m’en fais des bijoux étincelants.

Des nuages, il en existe de toutes sortes, de toutes tailles, de couleurs variées selon que le soleil s’y reflète ou pas, avec des noms bien à eux.

Les plus expressifs sont les cumulus ! Certains peuvent prendre des formes animales : un dragon bouche ouverte chevauché par un chevalier poursuivant un poisson à tête d’oiseau. Ces gros nuages bas illustrent dans le ciel des pages d’histoires féeriques que j’aime à inventer, allongée sur une natte, mes filles à mes côtés.

Quand arrivent les nimbostratus sombres et épais qui ne laissent filtrer que quelques rayons du soleil, on range vite car on sait que la pluie n’est pas loin. D’ailleurs elle tombe déjà !

Malheureusement, le vent se lève et jalousement emporte tout avec lui mes parures, mes étoiles, mes filaments, mes cirrus…… me laissant là, éthérée sans pensées, sans Sirius !



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