La créature cancéreuse

« Oh ! ma petite chaudière »

« Oh ! Et toi mon grand frigidaire ! »

Elle si chaude et si brûlante

Moi je tremble toute apeurée.

Moi l’adulte en bonne santé

Elle si frêle et chancelante.

 

Elle s’endort, lovée dans mes bras

Je n’ose respirer trop fort

Je sens à peine son cœur qui bat

Comment éloigner le dur sort

Qui dans son corps ravage sa vie

Qui ne lui donne aucun répit?

 

Ai-je le droit de m’apitoyer ?

De penser que je suis malheureuse

Alors qu’une créature cancéreuse

Dévore mon enfant adorée ?

C’est elle qui souffre le plus, et moi,

Epuisée, impuissante, je larmoie !

 

Quand le funeste jour sera là

Quand son dernier souffle elle donnera

Quand la souffrance l’abandonnera

Qu’enfin la mort la délivrera

Alors près d’elle je pleurerai, oui,

De tristesse et d’apaisement, oui.

 

En attendant, je ravale mes larmes

Mes cris fous de rage je les désarme

Et je profite de chaque instant donné

J’oublie ma vie, je la met de côté

Pour un temps bien trop court et trop étroit

Pour voir mon enfant mourir près de moi !




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Commentaires

gisèle
il y a un an

waouh !