Mois d'émeutes calédoniennes
Cette nuit encore tellement de désespoir
Allongé sur mon lit, je pleure seul dans le noir.
Ce ne sont pas des larmes de crocodiles, non,
Ni des sanglots larmoyants ou des pleurs bruyants
Juste de chaudes larmes roulant tout doucement
Sans un bruit, elles roulent, de mes yeux elles s’en vont.
Dans ma tête, c’est le chaos, tant d’images se pressent
Tant d’informations s’y accumulent et l’enlisent
Dans un état d’angoisse profond, de détresse,
De consternations ! Le genre humain se tyrannise !
Serions-nous en train de jouer une partie
D’échecs ? Chacun posant ses pions de son côté,
Les déplaçant de coups en coups anticipés,
Cherchant sans fin à avoir la suprématie.
Pion noir, pion blanc, une vision manichéenne,
Qu’il faut bien sûr nuancer, de l’espace humaine !
Un mois a passé ! Et toujours le même chaos !
Destruction, agressions et intimidations
Insécurité, désespoir ! Quel noir tableau !
C’est l’instinct de survie qui dicte nos actions !
Et cependant seul dans mon lit, je pleure moins.
Peut-être n’ai-je plus de larmes en stock, RUPTURE !
J’avance sans voir, mon disque dur a des rayures.
Pourtant il faut continuer, se prendre en mains.
POURQUOI ? Je n’en sais rien ! Résistance, dignité
Espoir, amour, paix… des mots censés rassurer
Mais je suis trop myope et la ligne d’horizon
Est vraiment loin. Tout est flou, un épais brouillard
Pose sa chappe de plomb sur toutes nos maisons.
Notre avenir semble pire qu’un cauchemar.
Demain, je reprends le chemin de mon travail
Espérant passer au diable de cette couaille !
Encore un mois vient de s’écrouler lentement !
Reprendre le chemin du boulot a permis
De retrouver un rythme presque comme avant
Presque car plus rien ne sera comme avant !
Les paysages, les bâtiments tous détruits
L’économie, la santé, l’école … affaiblis
Pour ne pas dire qu’on assiste à leur enterrement !
Et tout cela dans le plus profond des mépris.
Il nous faut être affable, bienveillant et neutre
Courber l’échine, fonctionner comme de vrais pleutres
Alors que tout en nous se révolte sans cesse
Que nous vomissons les propos incohérents
Qui jettent notre pays dans cette détresse
Ecrasant les amitiés, malmenant les camps
Semant la suspicion, le racisme et la haine
Sombrerons-nous tous au fond d’un profond aven ?
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