Meurtrie
Pour M. Ursule
Pour tes beaux yeux de cendres
En deux je me laisse fendre
Et de mon corps meurtri
Et exsangue, je suis,
En tous lieux et chemins,
Ta voix en or si fin.
J'avance vers des rivages
Sans perdre ton sillage
Ni te laisser déçu
Par mes quelques bévues.
Que par amour fait on
Pour garder en son sein
Un homme, un être saint
Avec quelques raisons
Ni bonnes ni mauvaises
Qui peuvent mener parfois
A de si noirs tracas
Au pied d'une falaise
Après le fatal saut
Fuyant ainsi nos maux
Est-ce par simple peur
De perdre un bout d'son cœur
De voir partir au loin
Un bout de notr' destin
Que l'on croyait tracé
Bien droit et sans lacet
Cette crainte du changement
Qui empêche l'entendement
De choisir pour de vrai
Une route moins risquée ?
Pourquoi rester ainsi
Sous cette triste pluie
Cette avalanche de coups
Qui nous mettent à genoux
Ces mots comme des poignards
Qui nous laissent blafards
Comme des poupées d' chiffons
Au fond d'un vieux placard
Oubliée, sans espoir
Jusqu'à c' que nous mourrons
Avec un peu de chances
Certains verront, ou pas,
Mon p'tit corps en souffrance,
Et me tendront, ou pas,
Une main secourable
Que je prendrai, ou pas,
En me sentant coupable
De m'avouer, ou pas,
D'avoir besoin cette fois
Que quelqu'un guide mes pas.
En soi reprendre confiance
Au fond d'son être puiser
Les graines de son enfance
Qui semées nous disaient
"Tu es forte, mi hija !"
"Ancre toi dans la vie
Grandit, appose tes pas
Ecarte les soucis
Tu es capable de tout
Même des rêves les plus fous !"
Mais il faudra du temps
Et parfois bien des gens
Pour m' faire sortir du trou
Pour défaire les verrous
Que j'ai moi-même fermés
De la belle cage dorée
D'un bourreau sans faille
Qui m'a prise en tenaille
Sous son joug d'oppression
De peur, d'humiliation.
Tant de membres cassés
De bagarres acharnées
Contre lui et moi-même
Ivre de douleur, blême
Allongée dans ce lit
Luttant pour ma survie
Sentant partir la vie
D'un tout petit esprit
D'un tout petit bébé
Mort avant d'être né
Je l'avoue à demi
Je crois qu'c'est mieux ainsi
Qu'aurais je pu lui donner ?
Quand moi-même j'étais
Dans un épais brouillard
Perdue dans la nuit noire
Aveuglée par mes sens
Coincée dans mes croyances
Bordée par ma culture
Oubliant mon futur ?
Maintenant et après
Que va t-il se passer ?
Comment me reconstruire
Sans trop encore souffrir ?
Dois-je laisser quelqu'un
Me montrer le chemin ?
Ou prendre moi-même les rênes
D'une vie bien plus saine ?
Tant de questions me tiennent
Tant de réponses ne viennent !
Je souhaite juste quelques choses
Une pincée de répit
Des problèmes à petite dose
Des solutions aussi
Et ne plus retomber
Dans de sombres contrées
Fuir mes plus vils démons
Qui m'entraînant au fond
M'ont marquée au fer rouge
C'est fini ! Faut qu' je bouge !
Ajouter un commentaire
Commentaires
Eh bien ! c'est une situation pleine de souffrance et l'issue n'est pas évidente demandant à l'intéressée une énergie qu'elle ne possède plus. De l'aide il lui faut mais elle ne peut l'entendre.